« On n’a pas le temps ! Il faut vivre sa sexualitĂ© de façon joyeuse. » – Julia Palombe
Julia Palombe est une artiste multi-casquette – danseuse, chanteuse, parolière, Ă©crivaine – elle se sert de ses arts pour faire passer des messages sur sa vision de la sexualitĂ©, de l’amour, du fĂ©minisme… et de la joie. A travers son dernier livre « Toutes les femmes sont des sirènes, elles pensent avec leur queue… » (ed. Blanche), elle nous rappelle l’urgence de faire de sa vie une fĂŞte Ă travers un discours intergĂ©nĂ©rationnel entre deux femmes : Louise, la plus âgĂ©e, et Aurore, la plus jeune.
La joie doit revenir dans le féminisme
Le fĂ©minisme est un ensemble très hĂ©tĂ©roclite : s’il y a souvent un tronc commun, chacune et chacun avance sur sa propre branche et vit son combat Ă sa façon, selon son histoire personnelle et ses convictions. Aussi, Julia Palombe dĂ©plore le fĂ©minisme « victimaire » dont l’action consiste Ă se plaindre et chercher Ă se dĂ©construire au dĂ©triment d’inventer un nouveau monde. « RĂ©cemment, il y avait une campagne d’affichage Louis Vuitton oĂą l’on voyait une actrice nue avec un sac Ă main. Ca a dĂ©clenchĂ© un tollĂ© de rĂ©actions fĂ©ministes qui dĂ©nonçaient le male gaze. Moi je dis plutĂ´t, OK mais plutĂ´t que de crier au scandale et d’interdire, propose autre chose. Prends l’espace. Fais diffĂ©remment et mieux. »
Pour l’Ă©crivaine, souligner la noirceur du monde ne permet d’ĂŞtre dans une action positive, joyeuse et rĂ©ellement efficace. A travers son roman, elle cherche Ă crĂ©er des hĂ©roĂŻnes fortes qui ont pris leur sexualitĂ© en main, qui ont dĂ©veloppĂ© de la bienveillance et de l’amour pour leur prochain, et qui ont fait de leur vie, une jolie fĂŞte. Un modèle qu’elle espère transmette Ă des gĂ©nĂ©rations futures.
La sororité, un pilier essentiel du féminisme
Pour Julia Palombe, le fĂ©minisme s’Ă©crit non seulement comme une meilleure prise de conscience de son rapport avec les hommes, dans l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ©, mais Ă©galement comme un nouveau rapport entre femmes, oĂą la sororitĂ© et la transmission intergĂ©nĂ©rationnelle ont toute leur place.
« Je voulais Ă©crire un livre dans lequel ce n’est pas l’homme qui initie la femme Ă la dĂ©couverte de sa sexualitĂ© et de sa sensualitĂ©, mais que cette transmission se fasse par l’intermĂ©diaire d’une femme plus âgĂ©e. Ca change les codes, et quelque part, je pense qu’il y a plus de justesse. C’est plus facile de s’identifier. »
« Toutes les femmes sont des sirènes… elles pensent avec leurs queues. » sans se faire des queues de poisson, donc.
La joie de vivre est une discipline
« J’ai une urgence de vivre. Très tĂ´t dans mon parcours, j’ai pris conscience de la brièvetĂ© de la vie. J’ai cet impĂ©ratif de vivre en joie, en moi. Je n’ai pas le temps de me plaindre et de dĂ©construire. C’est maintenant qu’il faut construire un nouveau monde ! »
Julia Palombe affirme Ă nouveau, au fil des pages de son roman, sa philosophie de vie : le bonheur est une discipline Ă travailler chaque jour, dans son intimitĂ© et dans sa relation Ă l’autre.
Etre heureux de vivre, c’est aussi de ne pas s’excuser de vivre ou justifier ses choix : « Louise n’a pas d’enfant, mais ce n’est pas un sujet de discussion. Une femme, âgĂ©e, n’est pas nĂ©cessairement une mère – et le vivre, naturellement, comme une Ă©vidence, c’est aussi ça le fĂ©minisme.«Â
(Image Ă la une / Couverture de « Toutes les femmes sont des sirènes… elles pensent avec leur queue. » de Julia Palombe)