
Célibataire : un statut toujours en marge de la société ?
Selon l’INSEE, 44,4% des français étaient célibataires en 2017. Alors que plus de deux français sur cinq vivent seuls, la vision portée sur cette tranche de la population peut parfois virer au jugement.
Entre fierté et honte, la situation de célibataire peine-t-elle à s’affirmer ?
Vive le célibat
Selon étude menée conjointement par l’Ipsos et Badoo, 28% des célibataires interrogés sont heureux de l’être ! Bien que 50% d’entre eux espèrent trouver quelqu’un.
Quels avantages à être célibataire ?
Parmi les 28% de célibataires heureux de leur situation :
- 66% estiment qu’ils profitent davantage de la vie
- 50% estiment avoir une vie sociale plus riche
Le Cosmopolitan mettait en avant quelques avantages à vivre en solitaire. Parmi eux, la découverte de son plaisir personnel.
La solitude permet des aventures sexuels avec diverses personnes sans lendemain ou juste des plaisirs solitaires. Le célibat offre l’opportunité d’explorer toutes les facettes du plaisir très simplement (sans jugement d’une autre personne)
Toutefois, Christophe Giraud, sociologue, met en exergue le caractère transitoire du célibat :
« Il est devenu aujourd’hui une expérience transitoire qui peut être vécue positivement comme une période de respiration entre deux relations intimes, une période de reprise de contrôle sur soi. Pour autant, le célibat n’est pas un idéal de vie et des situations prolongées de célibat peuvent à certains moments du parcours de vie être vécues comme un échec personnel pour les individus et devenir une source d’angoisse importante en dépit des avantages qu’elle procure.«
Le célibat un vecteur de pression sociale ?
Célibataire depuis peu ou célibataire longue durée, toutes et tous ont déjà entendu : « Alors ? C’est quand que tu nous présentes quelqu’un ?«
Parler d’un ou d’une amie devient alors la source de clins d’œil et de sous-entendus pesants. Selon une étude menée par Ipsos, 67% des célibataires affirment avoir ressenti une forme de pression à sortir du célibat. 37% d’entre eux estiment que cette pression était forte !
Les jeunes femmes (entre 25 et 34 ans) semblent particulièrement exposées à ce jugement, presque la moitié d’entre elles se disent sous une forte pression (46%) !
D’où vient la pression ?
La pression vient majoritairement de son propre entourage. 69% des célibataires déclarent que leurs proches aimeraient les voir en couple et 40% d’entre eux vivent une pression de leur part.
Parmi les 40% de célibataires vivant une forte pression sociale, 4 sur 10 subiraient des remarques sur leur statut « anormal« .
Toujours parmi les 40% subissant une forte pression sociale, 15% affirment avoir eu des reproches suite à leur dernière rupture ! Entre humiliation et culpabilisation, les remarques peuvent avoir de lourdes conséquences.
Des conséquences morales ?
Deux célibataires sur cinq considèrent que leur situation est « hors norme« , qu’ils ne peuvent pas être heureux sans être en couple. Pour 35% des célibataires, la « construction d’une vie » est impossible en étant seul. Certes, le mal être des célibataires peut être simplement lié à leurs désirs personnels mais les remarques des proches ont un véritable impact sur la santé mentale.
Parmi les célibataires qui évoquent des émotions négatives, 55% lient ces sentiments au fait de ne pas répondre aux attentes de leur proche. 53% affirment que leur dépression est directement liée aux remarques faites par leurs proches.
Au total, 65% des célibataires sont concernés par des symptômes dépressions. A titre de comparaison, la dépression touche 47% des Français dans la population globale. Les célibataires sont donc largement au dessus de la moyenne nationale…
La dépression a de lourdes conséquences sur la vie des individus allant des conséquences bénignes…
- 64% ont du mal à se détendre
- 61% sont nerveux
- 56% ont une inquiétude excessive
Aux conséquences alarmantes :
- 36% ont déjà envisagé de se blesser physiquement ou de mettre fin à leur vie
- 37% se mettent en couple avec une personne juste pour « sortir du célibat«
- 39% des célibataires affirment avoir forcé des relations sentimentales sur la durée alors qu’ils savaient que leur couple n’avait aucun avenir.
- 24% ont eu des relations sexuelles avec des personnes qu’ils n’aimaient pas.
- 11% ont été jusqu’à emménagé avec une personne qu’ils ne connaissaient pas…
Cette forte pression sociale pousse donc certains célibataires à faire des choix qui vont à l’encontre de leurs valeurs, voir à des actes irréversibles…
L’adage « Mieux vaut être seul que mal accompagné » prend tout son sens à la lumière de cette étude, car se mettre en couple est un choix personnel et ne doit pas être influencé par le regard d’autres personnes.