Une augmentation du nombre d’IVG en France ?
Il existe deux types d’avortements en France : l’Interruption Volontaire de Grossesse chirurgicale et celle mĂ©dicamenteuse. Cela dĂ©pend du choix de la patiente ainsi que de la durĂ©e de grossesse. L’IVG mĂ©dicamenteuse reprĂ©sente plus de 70% des avortements rĂ©alisĂ©s en France en 2019 selon une Ă©tude de la Drees.
Les chiffres de cette pratique légale depuis 1975 avec la loi Veil, semblent être en hausse sur le territoire français depuis quelques années.
Une augmentation du nombre d’IVG
Le nombre d’IVG pratiqué a augmenté en 30 ans. Selon l’Ined, en 1981 les IVG atteignaient le nombre de 180 695. En 2019, 232 000 IVG ont été effectuées sur le territoire français. Selon un sondage de l’Ifop pour Alliance Vita, 51% des Français trouveraient préoccupant le nombre d’IVG réalisées en 2019.
Les raisons de cette augmentation ? Malgré la contraception gratuite instaurée en France depuis 1974 une méfiance croissante naît depuis quelques années chez les jeunes femmes vis-à -vis de la pilule et autre contraception hormonale… Les méthodes de contraception dites « naturelles » (par exemple le retrait) vont ainsi être privilégiées mais restent tout de même moins efficaces. Le préservatif semble quant à lui toujours utilisé.
Dans son livre, Dans l’évolution du recours à l’avortement en France depuis 1976, Chantal Blayo explique qu’il y a eu une sous-estimation du nombre d’IVG jusqu’en 1990. Les chiffres publiés pendant les premières années de la légalisation de l’avortement en France ne tiendraient en compte que les chiffres du secteur public sans inclure ceux effectués par le secteur privé ou ceux pratiqués illégalement. Par exemple, l’écrivaine déclare que le nombre d’avortement était officiellement de 166 797 en 1986 mais que le chiffre réel estimé s’élevait à 187 518 IVG.
Vers un allongement de l’IVG
Les instances sanitaires françaises travaillent actuellement au rallongement du délai pour avorter. Une loi est actuellement examinée à l’Assemblée nationale afin d’augmenter ce délai à 14 semaines de grossesse. L’accès à l’IVG s’en verrait ainsi facilité mais les Français semblent divisés sur la question. Selon le sondage de l’Ifop, 71% d’entre eux seraient favorables à ce que la société encourage davantage à limiter l’avortement.
Bien qu’il y ait une augmentation des IVG chez les trentenaires, le nombre d’avortement chez les moins de 20 ans semble connaître une baisse depuis 2010. Pour 1000 avortements, ceux concernant des patientes entre 18 et 19 ans est passé de 22,2 en 2010 à 16,7 en 2019. La contraception joue toujours un rôle prépondérant. C’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement a récemment décidé d’étendre la contraception gratuite et anonyme aux jeunes femmes de moins de 15 ans.
(Image Ă la une : Getty Images)