L’excision, un phénomène mal connu en France

Cette mutilation génitale pratiquée généralement sur des petites filles ou jeunes femmes entraîne des traumatismes physiques mais aussi psychologiques.

Focus que sur ce phénomène obscur qui touche aussi la France.

L’excision, c’est quoi ?

En 2017, l’Organisme Mondial de la Santé (OMS) a élaboré une typologie de 4 principales mutilations sexuelles pratiquées :

• La clitoridectomie : consiste en une ablation partielle ou totale du clitoris et/ou du capuchon clitoridien ou du prépuce.
• L’excision : caractérisée par une ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres génitales.
• L’infibulation : consiste à rétrécir l’orifice vaginal par ablation et accolement des petites et/ou des grandes lèvres.
• Les autres interventions non médicales néfastes telles que les piqures, les incisions ou les percements des organes génitaux.

L’excision semble la méthode de mutilation génitale la plus pratiquée et la plus connue parmi cette typologie.

Un phénomène dont les chiffres sont flous…

L’excision a été interdite en 2006 en France mais il existe encore de nombreuses personnes excisées sur le territoire. En 2019, le gouvernement français estime qu’il y a 60 000 femmes excisées dans l’Hexagone. Ces données datent cependant de 2004 lorsque l’Insee avait effectué un recensement. Le gouvernement semble peiner à obtenir des chiffres officiels et récents…

Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) estime ce chiffre bien plus haut : près de 124 000 femmes seraient excisées en France… Le journal Marianne avait aussi révélé en 2019 qu’environ 14% des femmes qui accouchaient dans un hôpital de Seine Saint-Denis s’avéraient excisées.

Les données restent flous… pour la plupart anciennes ou alors ne reflétant pas la réalité. Pour faire face à l’excision, l’action du gouvernement semble compliquée.

Des solutions contre les mutilations génitales ?

Marlène Schiappa a tout de même dévoilé un plan de mesures en 2019 afin de lutter contre les mutilations génitales sur les femmes et lever le voile sur ce phénomène mal connu.

Le plan prévoit entre autre :

• Une augmentation des subventions pour les associations luttant contre les mutilations génitales.
• La promotion de la chirurgie réparatrice dans les départements ou l’on trouve un pourcentage élevé de femmes excisées.
• Le durcissement pénal pour les auteurs d’excisions.
• Une meilleure prévention des risques de mutilations sexuelles.
• Un signalement systématique des filles excisées accouchant dans les hôpitaux français.

Pour toutes les femmes mutilées, des chirurgies réparatrices sont possibles depuis 2003 : afin de soigner les lésions physiques causées et les dommages corporels ainsi que pour essayer de retrouver une sexualité « normale ». Un sondage réalisé par l’Ined dans le cadre de l’enquête Excision et Handicap en 2009 témoigne tout de même d’une prise de conscience globale de cette solution médicale. Plus de 50% des femmes sondées étaient au courant de la chirurgie réparatrice, et 5% y auraient déjà eu accès.

(Image à la une : Getty Images)