Le droit Ă l’IVG, bientĂ´t dans la constitution française ?
Jeudi 24 novembre, l’assemblĂ©e nationale vote avec une très large majoritĂ© l’entrĂ©e du droit Ă l’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) dans la constitution française. Un dĂ©but de parcours pour un texte qui doit poursuivre le circuit parlementaire avant d’ĂŞtre dĂ©finitivement inscrit dans la constitution. Un rempart Ă un monde de plus en plus frileux sur les questions d’avortement libre.
L’IVG pourra-t-il devenir un droit constitutionnel ?
C’est en tout cas la question Ă laquelle ont rĂ©pondu les dĂ©putĂ©s Ă 337 voix (contre 32) en proposant un texte de compromis Ă destination des faveurs du sĂ©nat « La loi garantit l’effectivitĂ© et l’Ă©gal accès au droit Ă l’interruption volontaire de grossesse. »
Ce dĂ©bat dans l’hĂ©micycle s’engage au moment oĂą le monde s’Ă©charpe de plus en plus sur la question de la libertĂ© des femmes d’avorter, Ă l’heure ou encore une grossesse sur quatre se termine par un avortement. Aux Etats-Unis, depuis la dĂ©cision de la Cour suprĂŞme de ne plus protĂ©ger le droit Ă l’avortement, 11 Etats ont dĂ©jĂ rendu illĂ©gal l’IVG. Et, au plus proche de nos frontières, la situation politique en Pologne ainsi que l’Italie rendent fragile ce droit.
Avant qu’il rentre en effet dans la constitution, Emmanuel Macron a rappelĂ© lors d’un dĂ©placement Ă Dijon, Ă l’occasion de la journĂ©e internationale pour l’élimination des violences Ă l’égard des femmes qu’il faut « respecter le chemin parlementaire« . Un chemin qui peut sembler au regard d’associations inquiètes de la montĂ©e rapide des valeurs conservatrices.
Qu’en est-il des diffĂ©rentes lois autour de l’IVG en France ?
Depuis la loi Veil de 1975 qui autorise l’IVG a certaines conditions, la lĂ©gifĂ©ration autour du droit Ă l’avortement volontaire n’a eu de cesse d’Ă©voluer.
Par exemple, depuis le 1er avril 2016, toutes les Ă©tapes du parcours de l’IVG sont prises en charge Ă 100% par l’Assurance maladie. Plus rĂ©cemment, la loi du 2 mars 2022 allonge le dĂ©lai lĂ©gal d’IVG qui passe de 12 Ă 14 semaines de grossesse (soit 16 semaines après les premières règles).
Ce droit qui n’a pas encore 50 ans reste protĂ©iforme dans sa proposition, ainsi que dans sa protection. Prochaine Ă©tape, la constitution française ?