La sexualité des personnes en situation de handicap
En France, la sexualité des personnes handicapées reste rarement abordée dans les sujets de société. Elles ont pourtant des besoins sexuels et affectifs comme la majorité du monde.
Une sexualité mise sous silence
La sexualitĂ© des personnes handicapĂ©es a longtemps Ă©tĂ© un tabou dans la sociĂ©tĂ© : une sexualitĂ© « normale » leur Ă©tait contestĂ©e par peur d’une hĂ©rĂ©ditĂ© du handicap. Aujourd’hui, la science a dĂ©montrĂ© le contraire mais la vision de la sexualitĂ© dans un but de reproduction reste prĂ©sente dans certains esprits… Pour Marcel Nuss, une conseillère de l’APF France handicap interrogĂ©e par Le Figaro, c’est « la peur de la diffĂ©rence » qui entretient ce «mythe de la reproduction du monstre qui a des relations sexuelles».
Dans les mentalitĂ©s qui ont Ă©voluĂ©, de nombreuses personnes prĂ´nent la sexualitĂ© accessible pour tous mais dans la pratique, le chemin semble encore long. Aujourd’hui la sexualitĂ© des personnes handicapĂ©es est selon l’APF « laissĂ©e Ă la seule initiative et au bon vouloir de tiers aidants (professionnels ou familiaux). »
Leur vie sexuelle semble ainsi dĂ©pendre du niveau de leur handicap. Selon une Ă©tude menĂ©e en 2008 par Alain Giami et Patrick de Colomby, plus le handicap est lourd, plus la personne subit une absence de vie sexuelle. Et ce, notamment pour les personnes handicapĂ©es vivant en institution ou nĂ©cessitant une aide humaine continuelle. D’oĂą la question, de l’assistance sexuelle qui se pose.
Vers la reconnaissance de la sexualité des personnes handicapées ?
En 2020, la secrĂ©taire d’Etat chargĂ©e des personnes handicapĂ©es, Sophie Cluzel, voulait « rouvrir la rĂ©flexion Ă©thique en abordant le sujet de l’assistance sexuelle avec une vision renouvelĂ©e« , l’initiative semble pourtant mise Ă mal avec le coronavirus… Le ComitĂ© InterministĂ©riel du Handicap (CIH) devait en effet avoir lieu le 29 octobre 2020 mais a Ă©tĂ© reportĂ© Ă cause de la crise sanitaire.
La crĂ©ation de services d’accompagnement Ă la vie sexuelle reste une des mesures qui devait y ĂŞtre rĂ©clamĂ©e par l’APF France handicap. Aujourd’hui, le statut d’assistant sexuel demeure considĂ©rĂ© comme de la prostitution, donc illĂ©gal aux yeux de la loi. Il permettrait, en partie, de rĂ©pondre aux besoins sexuels et d’affections des personnes handicapĂ©es. La mesure reste malheureusement encore tabou…
(Image Ă la une : Getty Images)