« La COVID-19 va peut-être marquer notre sexualité à jamais » Manon @lecul_nu

Dans « Le Cul mis à nu », le livre qui déculotte les idées reçues, Manon (du compte Instagram @lecul_nu) s’attaque à tous les clichés et les tabous qui entourent nos sexualités. Et elle consacre un chapitre entier de son livre à la crise sanitaire et à ses répercussions sur la vie intime des Français ! Rencontre avec une autrice qui ose aborder le « trauma sexuel du confinement ».

Sexe en France : Bonjour Manon ! Vous devez être un des premiers livres qui consacre un chapitre entier à la sexualité sous Coronavirus. Pourquoi ce sujet méritait-il sa place entre les habituels sujets autour des sex-toys ou du plaisir prostatique ?

Manon : Cette période me semblait essentielle car elle a chamboulé nos habitudes, notre sexualité quotidienne. Personne n’était prêt ! Tout a été bouleversé : il n’y avait plus assez d’espace pour l’intimité, la vie professionnelle a envahi l’espace personnel, les enfants sont devenus omniprésents. L’impact a été énorme ! Sur nos libidos, nos projets de vie, nos envies… Ces deux dernières années ont été un véritable challenge pour nos vies sexuelles.

Sexe en France : Quel aurait été le conseil que vous auriez aimé recevoir avant cette période ?

Manon : Accepter qu’il puisse y avoir des changements et être plus indulgents vis-à-vis de nous-mêmes ! Il y a eu des moments très durs pour tout le monde et on s’est parfois senti au plus mal… individuellement. Alors, que ce mal-être était collectif !

Sexe en France : Pensez-vous qu’il y a eu un avant et un après confinement ? Que cet événement va marquer nos sexualités ou nos relations amoureuses à jamais ?

Manon : Je pense que oui ! Ca nous a tellement pris au dépourvu que cela va nécessairement laisser des traces. Dans la drague, par exemple ! Les façons de se rencontrer ont totalement évolué. Sur un tout autre sujet, certains ont enfin pris le temps qu’il fallait pour redécouvrir leur sexualité, acheter des sextoys, par exemple. Cela a permis également de mettre le doigt sur des problèmes de santé sexuelle ou de santé mentale dont personne n’osait parler… mais dont beaucoup souffrait durant la crise !

Sexe en France : Selon vous, est-ce que cela a aussi changé notre rapport à la monogamie, au couple ?

Manon : Oui, certainement ! Mais dans les deux sens. Il y a à la fois les couples qui ont eu le temps de redéfinir leur relation, de parler d’ouverture sexuelle, par exemple. Et en même temps, de nombreux célibataires ont souffert de la solitude imposée et se sont mis à chercher une partenaire amoureux, même si ce n’était pas dans leur objectif de départ. Il est encore tôt pour tirer des tendances claires, mais il est certain que cela a remué tous les « grands principes » que nous avions sur nos sexualités, nos projets de vie.

(Image à la une : Couverture dessinée par Coucou Suzette)