
Allongement du délai légal du recours à l’IVG : un débat houleux
Ce dimanche 17 Janvier, des manifestations pro-vie se sont tenues devant la tour Eiffel face à la loi bioéthique et aux nouvelles décisions concernant l’IVG devant être examinées par le Sénat ce mercredi 20 Janvier.
Élargissement du droit à l’IVG : l’appel à manifestation de la Marche pour la vie
Malgré les mesures sanitaires, la Marche pour la vie, qui rassemble plusieurs organisation comme les AFC (Alliances Familiales Catholiques) ou l’association pro-vie Alliance Vita, a maintenu son rassemblement sur la place du Trocadéro à Paris. Tout comme La Manif pour Tous, plusieurs milliers de personnes en faveur du mouvement contestent les décisions relatives à l’interruption volontaire de grossesse votées en première lecture, le 8 octobre dernier, par l’Assemblée nationale, parmi lesquelles :
- L’allongement du délai pour recourir à l’avortement de 12 à 14 semaines (16 semaines d’aménorrhée )
- La suppression de la clause de conscience pour les médecins refusant de pratiquer l’IVG
Il s’agit pour les manifestants de rappeller le « droit à la vie », Jean-Frédéric Poisson, président du parti politique conservateur VIA-la voie du peuple, invoque sur Twitter les droits de l’enfant à naître.
— Jean-Frédéric Poisson (@jfpoisson78) January 17, 2021
Comme toujours je reste mobilisé avec @MarchePourLaVie parce que la Vie n’est pas jetable, parce que l’enfant à naître et ses droit sont violemment attaqués. J’étais à #Paris place du Trocadéro pour #MPLV2021. pic.twitter.com/KgFjpAdU1b
La loi bioéthique étant la principale cause de ces mobilisations, l’association appelle à manifester dans plusieurs villes de France le 31 Janvier prochain.
Crise du Covid-19 et entrave à l’IVG
Plusieurs associations , telles que la Maison des Femmes et le Planning Familial, s’étaient mobilisées pendant le confinement de mars et avaient lancé une pétition s’attaquant aux contraintes auxquelles font face les femmes souhaitant avorter en cette période de restriction des déplacements. Leur principale revendication : l’allongement du délai pour réaliser un avortement chirurgical.
Mesdames et Messieurs les députés, ne laissez pas passer cette opportunité d’être aux côtés des femmes dont la situation est aggravée par la crise du #COVID19 Reprenez et soutenez l’amendement #IVG dans le projet de loi État d’urgence sanitaire @LaREM_AN #PJLEUS https://t.co/i9rK3zrQtQ
— La Maison des femmes (@lamaisondfemmes) May 5, 2020
Le 8 octobre lors du débat concernant cet allongement de la limite légale pour le recours à l’IVG à l’Assemblée nationale, Aurore Berger, députée à la majorité, ré-affirme ce droit acquis par les femmes en 1975 sous la loi Veil et rappelle que l’entrave à l’IVG, ou le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher de pratiquer ou de s’informer sur une interruption de grossesse, est toujours d’actualité.
Elle mentionne des délais trop long ou encore l’obligation d’écouter le battement du cœur du fœtus de certains médecins.
Le personnel médical étant sous tension depuis le début la crise du coronavirus, le droit à l’IVG se trouverait menacé : certaines salles de réanimation étant en réalité des salles d’opérations ré-aménagées, celles-ci ne peuvent plus être mobilisées pour la pratique des IVG. Pour que cette crise n’empêche pas aux femmes l’accès à l’avortement, des médecins signataires d’une tribune parue dans le Monde, réclamaient l’autorisation de l’IVG médicamenteuse à domicile.
Au delà de la crise du Covid-19, le délit d’entrave à l’IVG se manifeste également par des pressions morales et psychologiques ou des menaces visant à dissuader une personne de recourir à l’avortement. Une journaliste du média digital Konbini avait appelé un numéro vert dont l’interlocutrice, se présentant comme neutre, tente dissuader la jeune femme. Parmi ses arguments, la difficulté psychologique de l’IVG et la remise en question de la possibilité d’avorter.
Bien que le délit d’entrave à l’IVG, voté en 1993 et élargi le 15 février 2017 à Internet soit passible de 30 000 euros d’amende et de deux ans d’emprisonnement, la crise sanitaire continue d’inquiéter professionnels de santé et associations féministes quant aux restrictions de ce droit.