Pourquoi une « maison close » s’appelle une « maison close » ?
Les maisons closes n’ont pas Ă©tĂ© inventĂ©es par les « frenchies » : elles existaient dès la Rome antique, sous un autre nom, les cĂ©lèbres lupanars. En France, la maison close connait son âge d’or sur la première moitiĂ© du XXème siècle, avant que la loi Marthe-Richard de 1946 ne les fasse fermer juste après la seconde guerre mondiale. A l’Ă©poque, on les appelle aussi « maison de tolĂ©rance » (du nom des « certificats de tolĂ©rance » dĂ©livrĂ©s par le prĂ©fet pour l’ouverture) ou « maison Ă gros numĂ©ros ». Aujourd’hui, certains pays voisins les autorisent, mais cette nouvelle forme de « maison close » n’a rien Ă voir avec les pratiques d’antan.
On vous dit sur les maisons closes du siècle dernier !
1. Les prostituées n’avaient pas le droit de sortir seules
La maison close s’appelle une « maison close » non seulement car ses habitantes Ă©taient tenues Ă la discrĂ©tion, et que les fenĂŞtres se devaient d’ĂŞtre souvent fermĂ©es, mais Ă©galement car elles n’avaient pas le droit d’en sortir sans accompagnante pour ne pas se mĂ©langer au peuple. Comment faire ses courses et trouver de belles robes pour leurs clients ? Une « vendeuse Ă domicile » du charmant nom de « vendeuse Ă la toilette » proposait au porte-Ă -porte des produits de distraction ou de première nĂ©cessitĂ© comme des magazines, du chocolat, du parfum, des dessous, etc. Les prix pratiquĂ©s par ces vendeuses de fortune pouvait dĂ©passer 5 Ă 7 fois ceux que l’on trouvait dans le commerce pour le mĂŞme article. Un bon moyen d’augmenter la dette de la prostituĂ©e, qui, souvent, se faisait avancer ses frais par la maison.
2. Les prostituées étaient souvent endettées
Durant la première moitiĂ© du XXème siècle, le monde du travail n’est pas un monde fĂ©minin et les mères cĂ©libataires pouvaient accumuler des dettes très facilement. Elles avaient alors la possibilitĂ© de se faire racheter leurs dettes en rentrant dans la maison close, en pensant en ressortir très rapidement, le temps d’Ă©ponger les sommes dues. Dans les faits, les maquerelles n’hĂ©sitaient pas Ă ajouter des frais d’hĂ©bergement et d’entretien très onĂ©reux pour que la prostituĂ©e reste le plus longtemps possible.
3. Tenir une maison close était un métier réservé aux femmes
Out les « macs » costauds qui attendent au coin de la rue les clients un peu vĂ©hĂ©ments, le mĂ©tier de « mère maquerelle » est un poste rĂ©servĂ© aux femmes, souvent d’anciennes prostituĂ©es qui connaissent bien les ficelles du mĂ©tier.
4. Le FISC était très gourmand sur les recettes
Près de 50 Ă 60% des bĂ©nĂ©fices des maisons closes revenaient au FISC français ! Un pourcentage exceptionnel qui n’est pas sans rappeler la taxe Ă 33% sur les « messageries roses » (bĂ©nĂ©fices du minitel) qui sera instaurĂ©e plus tard en 1988, faisant du travail du sexe un domaine très lourdement pĂ©nalisĂ© financièrement.
(Image Ă la une : Getty Images)