L’épectase : peut-on mourir pendant le sexe ?
Connaître « la petite mort », c’est connaître l’orgasme. Oui mais, dans certains cas, cette expression serait à prendre au sens littéral du terme. C’est-à-dire que l’orgasme a vraiment conduit à (certaines et très rares) morts. C’est le cas très célèbre du président Felix Faure, décédé au palais de l’Elysée après avoir connu le bonheur prodigué par sa maîtresse. La petite phrase de son rival, Georges Clemenceau est elle aussi passé à la postérité : « Il voulut être César, il ne fut que Pompée. ». Mourir pendant l’orgasme donc aurait donc son propre mot.
Mais connaissez-vous son histoire ?
D’où vient le mot épectase ?
Cette terminologie vient du grec « epektasis » : « l’extension » ou « l’allongement ». Repris par la communauté chrétienne, l’épectase est à l’origine un terme utilisé uniquement dans la religion pour décrire l’extension de l’homme vers Dieu. Mais le 20 mai 1974, sa signification changea drastiquement de registre ! Un fait divers amuse le journal satirique « Le Canard Enchaîné » : le cardinal Jean Daniélou décède après s’être retrouvé chez une prostituée. Il n’en fallait pas plus pour que la plume d’un journaliste ironise entre « épectase » et « la mort sous extase ».
La formule est devenue populaire et s’applique ainsi à tous ceux qui sont « mort lors de l’orgasme » (ou d’une relation sexuelle). Le dictionnaire définit maintenant ce terme en différenciant l’angle théologique et l’angle sexuel.
A part Félix Faure, d’autres épéctases célèbres ?
Sont souvent cités en compagnie de Félix Faure, Napoléon III mort un soir de 1864 dans les bras de sa maîtresse Margueritte Bellanger. Ou encore l’acteur de Kill Bill, David Carradine qui a tenté un jeu d’asphyxie érotique et y laissé sa vie en 2009, dans sa chambre d’hôtel.
Quels risques de mourir pendant le sexe ? En réalité, ils sont très faibles ! Ils concernent avant tout les hommes de plus de 50 ans, et pourrait être liés, dans une certaine mesure à la prise de médicaments (type viagra) durant l’acte sexuel. Et même pour ceux qui ont des risques cardiaques ! Une vaste étude de 2022 britannique concluait que : « ces résultats rassurent sur le fait que l’activité sexuelle est relativement sûre chez les patients souffrant de troubles cardiaques, en particulier chez les jeunes (moins de 50 ans)« .
L’épectase resterait donc au rang des faits divers !