Le soutien-gorge : symbole de l’oppression des femmes Françaises ?
De nombreuses femmes revendiquent le non port du soutien-gorge. Pour cause, elles pensent qu’il leur est inconfortable, inutile voir nocif pour leurs seins. D’autres l’ont aussi dĂ©laissĂ© par pur fĂ©minisme afin de lutter contre l’hyper-sexualisation des seins et plus gĂ©nĂ©ralement du corps de la femme.
Pour certaines, se libérer de son soutien-gorge signifie se libérer des contraintes vestimentaires qui leur pèsent. Il est synonyme de « cacheur de formes dérangeantes ».
Une Ă©tude de l’Ifop pour Xcams a montrĂ© la pression existante autour du port du soutien-gorge.
Ne pas exposer ses seins par crainte
Certaines femmes aimeraient pouvoir pratiquer le nobra en ne portant plus de soutiens-gorge au quotidien. Mais nombreuses sont celles qui ne sautent pas le pas, que ce soit chez elle ou dans l’espace public.
En gĂ©nĂ©ral les femmes sont gĂŞnĂ©es. 69% d’entre elles ne pratiquent pas le no bra par peur du regard des autres. La crainte des agressions sexuelles pèsent aussi sur elles. 57% des femmes ne veulent pas dĂ©laisser leur soutien-gorge par peur des rĂ©actions qu’elles pourraient recevoir : agressions physiques ou sexuelles.
Pour Ă©viter cela, elles utilisent des stratagèmes pour cacher leur poitrine : un foulard ou un gilet. Les stratĂ©gies dĂ®tes « d’Ă©vitement » montre le malaise existant dans les libertĂ©s vestimentaires des femmes.
Une peur légitime
De nombreuses personnes, hommes et femmes confondus, sont gĂŞnĂ©s Ă l’idĂ©e du nobra. 32% des personnes seraient dĂ©rangĂ©s Ă l’idĂ©e de voir une femme pratiquant le nobra au travail et 53% trouveraient le procĂ©dĂ© inappropriĂ© dans ce lieu. Pour la majoritĂ© des Français, les seins sont considĂ©rĂ©s comme les atouts de sĂ©duction les plus importants pour une femme. Ce phĂ©nomène montre que les seins sont encore hyper-sexualisĂ©s.
La culture du viol est ancrĂ©e dans la sociĂ©tĂ©, que ce soit chez les hommes ou les femmes. 39% des hommes et 30% des femmes pensent qu’une femme ne portant pas de soutien-gorge voudrait attirer les regards.
Certaines personnes lĂ©gitimeraient les agressions physiques dans le cas du nobra. Ils seraient 20% Ă penser que le nobra devrait ĂŞtre une circonstance attĂ©nuante en cas d’agression sexuelle.
Le chemin est encore long pour enlever la sexualisation autour des seins des femmes. François Kraus Ă©voque les difficultĂ©s culturelles à « dĂ©s-Ă©rotiser » une partie du corps fĂ©minin qui, restant un puissant objet de dĂ©sir, attise plus que d’autres les formes de « pression sexuelle » subies par les femmes dans l’espace public.«Â
Les femmes tiennent encore Ă leur lingerie
D’autres femmes ne veulent pas quitter leur soutien-gorge. Elles se sentent bien avec et le porte par soucis esthĂ©tique. Selon François Kraus, l’Ă©tude montre que « toutes les formes de seins ne peuvent s’affranchir aussi facilement de ce tissu et que nombre de femmes apprĂ©cient cette lingerie dans laquelle elles se sentent Ă la fois plus belles et plus fĂ©minines.«Â
Si les moeurs Ă©voluent, la vision sur le port du soutien-gorge changera avec. En attendant, si vous avez peur de franchir le pas du nobra dans l’espace public, pourquoi ne pas l’essayer quand vous ĂŞtes Ă la maison ?
« Étude Ifop pour Xcams réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 12 juin 2020 auprès d’un échantillon de
3 018 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine. »
(Photo Ă la une : Getty Images)