Le dico de Maïa Mazaurette, nos trois mots préférés !
MaĂŻa Mazaurette, c’est la chroniqueuse spĂ©cialiste en sexualitĂ© que tous les mĂ©dias s’arrachent ! PassĂ©e chez France Inter, Quotidien et Le Monde, elle revient en ce dĂ©but d’annĂ©e 2021 avec « La Vulve, la Verge et le Vibro », un dictionnaire des mots du sexe qui paraitra le 28 janvier 2021 aux Ă©ditions La Martinière. L’exercice du dictionnaire, une facilitĂ© Ă©ditoriale ? Pas pour MaĂŻa qui se sert de notre vocabulaire pour bousculer nos idĂ©es reçues et apporter son Ă©clairage avec intelligence et pertinence.
Voici, nos trois mots prĂ©fĂ©rĂ©s, mais les 130 valent le coup d’œil (en particulier accompagnĂ©s des jolies illustrations d’Alex Vougeas).
« Allumeuse », un mythe masculin ?
L’allumeuse est un mythe aussi cĂ©lèbre qu’ancien. C’est Eve et sa pomme, dont la sournoiserie s’incarne en un serpent aux desseins diaboliques. Mais MaĂŻa le rappelle : « Notre cruelle allumeuse en dit cependant plus long sur le dĂ©sir des hommes que sur la sournoiserie des femmes : ce choix sĂ©mantique implique une libido masculine littĂ©ralement inflammable. » Parler « d’allumeuse », c’est avant tout parler d’un dĂ©sir masculin incontrĂ´lable et d’une responsabilitĂ© fĂ©minine très douteuse.
Un mot à bannir de notre vocabulaire dans les prochaines années, peut-être ?
« Hard », un fantasme féminin
Le mot « hard » peut venir naturellement en bouche quand il s’agit de qualifier la pornographie. On imagine alors une sexualitĂ© douloureuse, dĂ©nuĂ©e d’affect, couverte de bave, de mascara qui coule, de sperme et de quelques gifles… une production que l’on s’imagine volontiers masculine, et pourtant, MaĂŻa Ă©vite ce parallèle simpliste : « les femmes sont Ă 75% plus enclines que les hommes Ă rechercher ce genre de contenus.«Â
Quand on pense au succès de 50 Nuances de Grey chez les lectrices, c’est Ă priori bourrĂ© de bon sens.
Le « soixante-neuf » serait français ?
Enfin, c’est WikipĂ©dia qui le dit ! On situerait cette expression dans le CatĂ©chisme Libertin en 1791… mais rien n’en est moins sĂ»r, le mot 69 n’apparait pas dans la version originale numĂ©risĂ©e et il semblerait qu’il s’agisse d’un moyen de dĂ©crĂ©dibiliser son autrice, Anne-Josèphe ThĂ©roigne de MĂ©ricourt.
Une expression dont il est très difficile de retrouver la trace. Eh non ! Il ne s’agit pas non plus d’un chapitre du cĂ©lèbre Kama-sutra, dont le dessin tĂŞte-bĂŞche serait plutĂ´t associĂ© Ă la « position du corbeau« , selon la journaliste.