L’ampleur des violences sexuelles dans le milieu Ă©tudiant
L’Observatoire Ă©tudiant des violences sexuelles et sexistes dans l’Enseignement supĂ©rieur a rĂ©alisĂ© le rapport « Paroles Ă©tudiantes sur les violences sexuelles et sexistes » afin d’en mesurer l’ampleur. Le questionnaire a reçu près de 10 000 rĂ©ponses dont la majoritĂ© (76%) est reprĂ©sentĂ©e par des femmes.
Un nombre de violences sexuelles alarmant
Environ la moitiĂ© des Ă©tudiant(e)s aurait subi ou vu des violences sexuelles et sexistes au cours de ses Ă©tudes. 58% d’entre eux auraient Ă©tĂ© victimes ou tĂ©moins de violences verbales commises majoritairement en cours, et 48% de contacts physiques non dĂ©sirĂ©s. Les viols demeurent aussi prĂ©sents dans ce milieu puisque 9% des Ă©tudiant(e)s en auraient subi ou vu un.
Les femmes semblent d’autant plus touchĂ©es par ces violences sexuelles et sexistes. 1 Ă©tudiante sur 10 aurait dĂ©jĂ Ă©tĂ© victime d’une agression sexuelle et 1 sur 20 d’un viol. Pour Angèle Delpech, vice-prĂ©sidente Ă la FĂ©dĂ©ration des associations gĂ©nĂ©rales Ă©tudiantes, « Cela reste tout Ă fait choquant. C’est un chiffre qui est assez Ă©norme, mais c’est bien qu’il sorte pour que l’on puisse rĂ©flĂ©chir tous ensemble Ă des solutions« .
Des étudiants peu informés
1 Ă©tudiant(e) sur 5 ne connaĂ®trait pas la diffĂ©rence entre agression sexuelle et harcèlement sexuel. A noter qu’une agression sexuelle est, selon la loi, une « atteinte sexuelle commise sur une victime avec violence, contrainte, menace ou surprise » comme un attouchement ou un viol. Tandis qu’un harcèlement sexuel reprĂ©sente « toute forme de pression grave (mĂŞme non rĂ©pĂ©tĂ©e) dans le but rĂ©el ou apparent d’obtenir un acte sexuel« .
Pour les Ă©tudiant(e)s, les causes des violences sexuelles seraient dues Ă : 20% Ă un effet de groupe, 18% Ă l’impunitĂ©, 18% Ă un manque d’Ă©ducation des Ă©tudiant(e)s et 18% Ă l’alcool.
La majoritĂ© des violences se passeraient en soirĂ©e ou en week-end hors du campus. Les Ă©tudiant(e)s en informent d’ailleurs peu leur Ă©tablissement, seulement 11% le diraient Ă leur universitĂ© (agressions vues ou subies). Pourquoi ne veulent-ils pas le dire Ă leur Ă©cole ? Plus d’un quart ne sauraient pas qu’il y a des structures prenant en charge ces situations. 22% penseraient que « ça ne sert Ă rien » tandis que 9% diraient que « ça ne sera pas pris au sĂ©rieux« .
(Image Ă la une : Getty Images)