Le VIH fait-il moins peur aux jeunes ?
Le Sidaction a lancĂ© Unforgettables, ce mercredi 1er DĂ©cembre, Ă l’occasion de la journĂ©e mondiale de lutte contre le sida. Un site oĂą l’on doit deviner le titre d’un film Ă partir de scènes cultes de sexe (oĂą l’on a ajoutĂ© un prĂ©servatif). Une campagne Ă destination des jeunes qui rappelle que ceux-ci sont de plus en plus mal informĂ©s…
Une campagne Ă destination des jeunes
Cette campagne vise Ă sensibiliser les jeunes aux risques du VIH mais Ă©galement Ă son mode de transmission. L’Ifop rĂ©vèle que 33% des 15-24 ans s’estiment mal informĂ©s sur le sujet. Des donnĂ©es qui se confirment; selon la mĂŞme Ă©tude, 24% d’entre eux pensent pouvoir attraper le sida en embrassant une personne sĂ©ropositive.
Depuis la loi du 4 Juillet 2001, il existe des cours d’Ă©ducation sexuelle Ă partir du lycĂ©e dans lesquels les notions sur le VIH sont abordĂ©es. Ils sont prĂ©vus pour 3 sĂ©ances annuelles. Dans les faits, ça n’est pas toujours le cas : 23% des interrogĂ©s n’ont jamais eu de cours, une donnĂ©e en hausse de 10 points par rapport Ă 2009. Parmi les 77% restants, seulement 31% ont effectivement reçu les 3 cours (ou plus).
RĂ©sultat ? Une baisse de la vigilance chez les jeunes. 63% des interrogĂ©s ont peur du Sida, contre 81% en 2009. Une donnĂ©e qui subit probablement en partie la crainte de la Covid-19. En 2020, 72% des jeunes avaient peur Sida. Cette baisse de 9 points en 1 an s’explique alors sans doute par l’omniprĂ©sence dans les esprits du Coronavirus qui en a fait oublier les autres maladies.
Deux arguments reviennent chez les jeunes ayant des rapports non-protégés :
- « J’ai confiance en ma/mon partenaire »
- « J’utilise un autre moyen de contraception »
21% des jeunes pensent que la pilule du lendemain est une Ă©galement une protection contre le sida.
Contrairement Ă ce que pensent 25% des interrogĂ©s, on ne guĂ©rit pas du Sida. Les traitements actuels du sida reposent sur des antirĂ©troviraux : des mĂ©dicaments qui empĂŞchent le virus de se multiplier et permettent aux malades d’avoir une vie presque normale. Il existe deux cas dans l’histoire de personne ayant guĂ©ri du VIH : le patient de San Francisco et rĂ©cemment la patiente Esperanza. Des guĂ©risons qui restent marginales et qu’il faut nuancer car dans les deux cas, les patients n’avaient pas le Sida, mais portaient en eux le virus du VIH.
Comment endiguer cette baisse constante de connaissance sur le VIH ?
Le site Unforgettables est un premier jet du Sidaction; on ne peut résumer une sensibilisation au sida à « Mettez des préservatifs ». Florence Thune, directrice générale du Sidaction déclare « Il est urgent de mettre en place une éducation complète à la sexualité en contexte scolaire et dans les structures recevant des adolescents et des jeunes non scolarisés. Tous les sujets doivent être abordés : découverte de son corps, consentement, infections sexuellement transmissibles, incitation au dépistage, variété des moyens de prévention, orientations sexuelles…Il faut amener les jeunes à parler entre eux, à exprimer ce qui les intéresse et, à partir de ce dialogue, surviendront les questions de prévention« .
Depuis le dĂ©but de l’Ă©pidĂ©mie de Sida plus de 37 Millions de personnes en sont mortes. Il est donc nĂ©cessaire d’Ă©tendre sa prĂ©vention et d’informer au plus tĂ´t du risque qu’il reprĂ©sente.
VIH : ses principaux modes de transmission ?
- Une relation sexuelle (anale, vaginale, ou orale) sans préservatif
- Le partage d’un jouet sexuel pénétrant
- Le partage d’aiguilles ou de seringues (dispositifs d’injection de drogues ou d’hormones, tatouage)
- La grossesse, l’accouchement ou l’allaitement
Comment se protéger du VIH ?
Pour se protéger du VIH, il existe des mesures préventives :
- Le prĂ©servatif masculin : Le plus connu et simple d’utilisation
- Le prĂ©servatif fĂ©minin : Tout aussi efficace que le masculin mais demande une bonne connaissance de son corps lors de l’installation.
- La Prep : une pilule à prendre avant et après des rapports où un contact avec le virus pourrait potentiellement avoir eu lieu.
- Se faire dépister : Même si cela ne protège vous protège pas du sida directement, il permet de savoir que vous ne le transmettrez pas. Rappelons que celui-ci est gratuit !
Comme dans toute épidémie, la protection de soi va également de pair avec un ralentissement de la propagation du virus et participe à sa disparition. Un geste hygiénique tout comme civique !