Le physique est-il vraiment le plus important ?

Pour les relations de couples, plusieurs écoles existent. Certaines privilégient le physique, d’autre le mental. Aucune règle universelle n’existe. Une récente étude publiée dans le British Journal of Psychology s’est donc intéressé à la question de la représentation physique des personnes en fonction du type de relation.

Les conclusions montrent que les hommes et les femmes auraient des représentations inexactes sur ce que le sexe opposé trouve attrayant chez l’autre. L’étude a révélé que ces idées fausses seraient amplifiées dans le contexte de relations à court terme par rapport à des relations à long terme, montrant ainsi qu’un coup d’un soir ou une relation de courte durée ne serait basée que sur une attirance physique.

Quelles normes ?

Les sujets ont été invités à retoucher des images de corps féminins et masculins selon certaines variables (poitrine, ventre, jambes). Les images ont été générées à l’aide d’une application mobile et peuvent être manipulées avec un curseur pour représenter les changements de l’indice de masse corporelle (IMC) et des pourcentages de graisse.

Lorsqu’on leur a présenté une image d’un corps du sexe opposé, les sujets ont été invités à manipuler l’image pour représenter l’attractivité idéale dans le corps d’un partenaire dans le contexte d’une relation à court terme puis d’une relation à long terme.

Lorsqu’on leur a présenté une image d’un corps de même sexe, les sujets ont été invités à ajuster l’image pour l’adapter à leur propre type de corps et au type de corps qu’il souhaiteraient avoir. Les sujets ont également manipulé le corps du même sexe pour correspondre à leur impression de ce que le sexe opposé perçoit comme le type de corps idéal pour un partenaire à court terme et à long terme.
Les normes de beauté occidentales dictent que la minceur serait l’idéal pour les corps féminins et qu’un physique musclé serait l’idéal pour les corps masculins. Les personnes dont le corps ne répond pas à ces normes risqueraient de développer des comportements malsains, plus précisément des névroses.

Quelles conséquences sur la vie sexuelle ?

Il semblerait donc que la satisfaction sexuelle dépende particulièrement de la façon dont les hommes et les femmes perçoivent les préférences des partenaires potentiels. L’étude montre la perception erronée des femmes quant à la préférence des hommes pour la minceur . Plus précisément, plus l’écart entre l’estimation des femmes concernant la préférence physique et sexuelle des hommes et la préférence réelle de ces derniers est élevé, plus les femmes développeraient des névroses et des frustrations d’ordre affectives et sexuelles.

Les auteurs de l’étude ont voulu explorer comment les perceptions erronées concernant les préférences envers le sexe opposé pouvaient fluctuer en fonction du contexte relationnel. Étant donné que l’attractivité physique s’est avérée être la plus importante dans les relations à court terme que celles à long terme, les auteurs estiment que les perceptions erronées devraient être amplifiées dans le contexte des relations à court terme.

Lorsqu’on les a interrogés sur les préférences des femmes pour le corps masculin, les hommes ont surestimé l’IMC préféré par les femmes et sous-estimé leur pourcentage de graisse préféré. Idem pour les femmes. En d’autres termes, les femmes ont gonflé la minceur désirée par les hommes et les hommes ont gonflé la musculature souhaitée par les femmes. Dans les deux cas, l’écart était plus flagrant en ce qui concerne les relations à court terme. Les deux sexes pensaient que le sexe opposé préférait un pourcentage de graisse plus faible chez un partenaire à court terme que chez un partenaire à long terme. Les femmes pensaient en outre que les hommes préféraient un IMC inférieur à court terme par rapport à un partenaire à long terme.

L’analyse de régression a révélé que les perceptions erronées des préférences de sexe opposé prédisaient l’insatisfaction corporelle des hommes et des femmes. Jean Michel Huet, psychanalyste, nous indique : « Avec le temps s’installe une routine et une certaine tolérance. Les relations de couple doivent toujours être progressives. Dans une relation à court terme, comme son nom l’indique, seul l’instant présent est cherché. » dit-il. Il continue : « Que ce soit un coup d’un soir ou une relation d’un mois, l’aspect physique et la complicité sexuelle seront les plus importants. » Les relations se solidifierait donc avec le temps, indépendamment de l’apparence physique de la personne aimé(e). Il conclut : « Il ne faut pas croire que toutes les relations qui se finissent vite sont toujours liées à une attirance physique, il s’agit seulement d’une question d’importance.« 

Il n’est donc pas la peine de se mettre la pression pour être le ou la plus maigre, plus fort(e), musclé(e) pour plaire, d’autant plus si vous envisagez une relation au long terme avec la personne.

(Photo à la une : Getty Images)