Congé paternité : sa durée va doubler et passer à 28 jours

Emmanuel Macron a annoncé la mesure le mardi 22 septembre lors d’un déplacement dans un centre de protection maternelle et infantile. En plus de passer à 28 jours, une période de 7 jours sera obligatoire.

Pour qui ?

Le congé paternité est effectif pour les couples hétérosexuels comme les couples homosexuels : le conjoint de la mère peut aussi être une conjointe pour en bénéficier. L’appellation de congé d’accueil du jeune enfant semble alors plus pertinente que celle de congé paternité.

Actuellement cette période reste fixée à 14 jours avec 3 jours à la charge de l’employeur qui ne changeront pas lorsque la durée passera à 28 jours. La Sécurité Sociale rembourse les jours restants.

Le congé paternité actuel n’est pas obligatoire et un rapport de l’inspection générale des affaires sociales a montré qu’en moyenne 70% des pères seulement prennent le congé. Ce taux s’avère bien plus bas chez les personnes en CDD où seulement 48% d’entre eux le prennent.

Dans certains pays européens comme l’Espagne ou la Finlande, la période d’accueil du nouveau-né s’allonge déjà à plus de 2 semaines. Par exemple, en Finlande, le congé paternité prévoit 15 semaines pour s’occuper de l’enfant tout en percevant l’intégralité de son salaire.

Pourquoi allonger le congé paternité ?

La réforme sur l’allongement du congé paternité arrive après le rapport Cyrulnik fait sur les 1 000 premiers jours du nouveau-né. « Les 1 000 premiers jours de l’enfant constituent une période essentielle pour le bon développement et la construction de l’enfant. Cette période conditionne la santé et le bien-être de l’individu tout au long de sa vie » indique l’introduction du rapport.

Bien que la réforme mise en place par le gouvernement n’ait rallongé la période d’accueil qu’à 28 jours, cela constitue tout de même plus de temps qu’avant pour le conjoint de la mère. Ce temps permettrait d’améliorer la relation parent-enfant avec plus d’implication du père dans la vie du bébé pour créer plus de lien avec lui.

L’allongement aiderait aussi à réduire les inégalités hommes-femmes dans une certaine mesure : sur le plan professionnel et sur les tâches familiales où la mère se retrouve souvent seule après l’accouchement. Il permettrait, entre autres, de mieux répartir le travail parental, d’alléger la charge mentale de la mère et tout simplement de prendre soin d’elle après son accouchement.

Il faudra attendre le 21 juillet 2021 pour que la mesure entre en vigueur.

(Image à la une : Getty Images)