Les Françaises de plus en plus infidèles ?

En 2019, l’Ifop a mené une étude sur l’infidélité féminine. À l’occasion des 10 ans de la plateforme Gleeden, numéro 1 des rencontres extra-conjugales, 5000 Européennes (Allemandes, Britanniques, Espagnoles, Italiennes) ont été sondés, dont 1000 Françaises.

Une hausse de l’infidélité du côté des Françaises

L’étude s’intéresse à l’adultère, la façon dont il est perçu, vécu et pratiqué en France. Ce « pêché » condamné par la majorité des religions, est encore passible de lapidation dans plusieurs pays. L’infidélité féminine a toujours suscité une plus forte contestation sociale, que la tromperie masculine.

L’Ifop et Gleeden dressent via cette enquête une carte de l’infidélité. Ils mettent également en lumière, le profil type de la femme adultère et par conséquent celui des hommes ayant le plus de chances d’être trompés.

En France, les femmes sont plus nombreuses à avoir transgressé le principe d’exclusivité sexuelle. En 2001, elles n’étaient que 24 % à avouer avoir fait l’amour avec un autre partenaire. En 2019, ce pourcentage s’est élevé à 37 % (soit un tiers des femmes).

Face à la proportion d’hommes infidèles (45 %), les Françaises ont encore du chemin à faire. Pour autant, la stupéfaction est toujours plus forte quand c’est la femme qui commet l‘adultère. Les Françaises ayant participé au sondage révèlent à hauteur de 77 %, que leurs proches restent majoritairement choqués lorsque la femme trompe son conjoint. À l’inverse, si c’est un homme qui commet l’adultère, la surprise s’élève à seulement 23 %.

Ce clivage entre hommes et femmes peut s’expliquer de la sorte : la sexualité féminine est toujours perçue avec énormément de romantisme et d’abnégation. Il serait difficile pour une femme de dissocier sa sexualité de l’affectif et du conjugal (contrairement à ces messieurs apparemment). Et pourtant, il serait temps d’accepter que les femmes aussi peuvent tromper et pour diverses raisons.

Les profils des Françaises adultères

Alors que 14 % des Françaises en couple avouent avoir trompé leur partenaire, quelles sont leurs motivations ? Le sondage de l’Ifop permet de mettre en lumière les raisons qui poussent les femmes à aller voir ailleurs.

Le capital physique et esthétique arrive en haut du classement. Les Françaises se trouvant « très jolies » (27 %) et celles estimant qu’elles sont plus belles que leur partenaire (22%), ont une plus forte tendance à tromper leur conjoint. L’insatisfaction sentimentale et sexuelle sont aussi des facteurs importants en matière d’adultère. Ce sentiment d’insatisfaction semble être (tristement) fréquent. 21 % trompent par insatisfaction sentimentale et 22 % par mécontentement sexuel.

Le capital social et culturel entre également dans la course. Les Françaises ayant un niveau d’étude équivalent au 2e ou 3e cycle, sont plus à même de se laisser tenter par une incartade sexuelle. Le lieu de résidence a aussi son importance. Les femmes vivant dans les centres-villes des grandes agglomérations oscillent entre : sentiment de liberté, anonymat et lieux propices aux rencontres. Ce qui explique l’écart entre les Françaises des centre-villes (20 %) et celles des milieux ruraux (10 %), sûrement moins soumises à la tentation selon l’étude.

Un autre critère (parfois moins évident à déceler) entre en compte : la charge mentale au sein d’un couple. Au cours du sondage, les Françaises accomplissant plus de tâches ménagères que leur conjoint, avouent céder plus facilement à la tentation (17 %). À l’inverse, celles qui en font moins que leur partenaire ne sont que 10 % à commettre l’adultère.

La tromperie peut-elle être mentale ?

Les « écarts de conduite » des femmes sont plus facilement passés au crible que ceux des hommes. Pour éviter le lynchage en place publique, les Françaises useraient-elles d’autres stratagèmes pour jouir d’une forme d’infidélité ?

L’étude rappelle que l’adultère féminin ne se réduit pas seulement aux contacts physiques ou sexuels. Les dames solliciteraient davantage leur imaginaire, leurs fantasmes pour d’abandonner aux bras d’un autre (par la pensée). 52 % des Françaises avouent leur infidélité psychique. Parmi les fantasmes les plus fréquents : faire l’amour avec un inconnu (46 %) et penser à un autre homme pendant un rapport sexuel avec leur conjoint (27 %).

Pour comparer les pourcentages d’infidélité physique et psychique, le sondage dévoile que 35 % des Françaises se seraient déjà livrées à une forme d’infidélité physique. Ces actes adultères répertorient principalement les rapports buccaux : un baiser échangé sans aller plus loin (27 %) ou lécher ou sucer le sexe sans aller plus loin (12 %).

Les frontières de l’infidélité sont multiples et varient en fonction de chaque personne. Alors que certains qualifient de tromperie le simple acte de pensée, d’autres le définissent par un contact physique.