Confinement et dépistage du VIH ne font pas bon ménage…
Le 1er décembre marquait la Journée mondiale de la lutte contre le sida. Dans ce combat contre le VIH, le dépistage reste primordiale mais le confinement a un impact négatif sur la population allant se faire tester.
Un nombre de dépistage en baisse
Selon l’Inserm, le dépistage du sida a fortement baissé pendant le confinement mais aussi après. Pendant la période d’isolement forcé, le nombre de tests du VIH a ainsi été réduit de moitié par rapport aux attentes. Il y aurait 646 827 tests faits en moins depuis mi-mars : un chiffre basé sur l’augmentation des dépistages des années précédentes et ses estimations.
Cette chute des tests peut d’une part s’expliquer par la baisse des rapports sexuels pendant le confinement mais aussi par une incapacité de certains centres PrEP (prophylaxie pré-exposition) de recevoir des patients pendant la crise sanitaire. Ces centres permettent notamment de délivrer un traitement médical préventif pour les personnes n’ayant pas le VIH. Fait plus inquiétant pour les chercheurs : la baisse du nombre de dépistage continue après le confinement.
De nombreux professionnels de santé ainsi que d’autres acteurs de la lutte contre le sida ont alerté dans un communiqué sur « une possible reprise de l’épidémie du VIH en France du fait de la crise sanitaire actuelle liée au Covid-19. »
Des tests reportés pour les personnes les plus exposées
Les homosexuels font partis de la communauté la plus exposée au VIH. Entre janvier 2019 et septembre 2020, les personnes homosexuelles représentaient 43% des découvertes de séropositivité.
Une enquête de Rapport au sexe (ERAS) a été faite pour comprendre les comportements liés au dépistage reporté des hommes homosexuels depuis le début du confinement. Des chiffres inquiétants apparaissent pour les organismes de lutte contre le sida : 14% auraient déclaré n’avoir jamais réalisé de test VIH au cours de leur vie. De plus, nombreux sont ceux qui semblent avoir repoussé leur test de dépistage : 28%, des répondants auraient ainsi reporté un dépistage du VIH et des IST à cause du confinement. Selon l’enquête les personnes ayant le plus reporté ces tests à cause de la quarantaine seraient : les homosexuels les plus exposés au VIH, multipartenaires et n’utilisant pas la PrEP.
Plus généralement en France, le nombre de dépistage aurait baissé de 56% entre février et avril selon Santé publique France. Pendant le confinement l’association Aides avait alors proposé de faire des dépistages quasiment « à domicile » grâce à un camion ambulant qui se déplaçait dans Paris. Le dépistage du sida ainsi que des autres IST représente le seul moyen d’établir un véritable diagnostic et d’enclencher un traitement antirétroviral pour endiguer l’épidémie de VIH.
(Image à la une : Getty Images)