Reconfinement : les travailleuses du sexe dans la précarité
Pendant le confinement de mars, l’activitĂ© des travailleuses et travailleurs du sexe a beaucoup souffert. N’ayant pas pu reprendre leur souffle, ils/elles se retrouvent dans une grande prĂ©caritĂ© avec l’annonce du nouveau confinement en novembre. De nombreuses associations alertent sur leur situation.
Des travailleuses du sexe face à la précarité et au coronavirus
Pendant cette pĂ©riode oĂą leur activitĂ© est fortement rĂ©duite, certain(e)s voient leur revenu divisĂ© par 2, d’autres rĂ©duit Ă nĂ©ant. Dans l’impossibilitĂ© de poursuivre leur travail, les travailleuses du sexe se retrouvent dans une situation Ă©conomique critique et doivent s’endetter. Elles ne peuvent plus subvenir Ă leurs besoins quotidiens comme payer leur loyer ou encore s’acheter Ă manger.
Face Ă leur dĂ©tresse, la FĂ©dĂ©ration Parapluie Rouge a publiĂ© un communiquĂ© signĂ© par une vingtaine d’associations adhĂ©rentes qui militent pour les droits des travailleurs et travailleuses du sexe. Les associations dĂ©noncent l’inaction du gouvernement face au deuxième reconfinement et rĂ©clament que des mesures soient prises. Faisant partie de l’Ă©conomie informelle, aucune aide de l’État n’est versĂ©e aux travailleuses du sexe. Les associations alertent d’ailleurs dans le communiquĂ© qu’Ă cause de leur statut « Elles et ils sont de fait très exposĂ©Es au coronavirus par l’obligation de continuer Ă travailler et de prendre des risques pour survivre. »
Les demandes des associations
Les associations demandent ainsi Ă l’État de rĂ©agir en mettant en place « un fonds d’urgence pour compenser la perte de revenu (des travailleuses du sexe) durant le confinement. » Elles veulent aussi plus d’aides de l’État pour pouvoir elles-mĂŞmes agir en accĂ©dant à « un soutien financier aux associations organisant l’aide aux travailleuses et travailleurs du sexe, notamment pour le maintien dans le logement et les colis alimentaires.  »
Lors du premier confinement, nombreuses associations avaient organisĂ© des maraudes, de la distribution de nourriture et de kits mĂ©dicaux. Leurs appels aux dons avaient aussi Ă©tĂ© accentuĂ©s : des cagnottes se crĂ©aient. Grâce Ă cela, l’association Le Strass avait pu rĂ©coltĂ© 80 000€ qui avait bĂ©nĂ©ficiĂ© Ă plus de 500 personnes et autres associations.
Le gouvernement a votĂ© le 2 novembre 2020, un amendement prĂ©voyant 90 000€ en 2021 aux associations. Cependant, en France, on estime Ă 40 000, le nombre de travailleuses et travailleurs du sexe. Les associations appellent donc Ă plus de moyens de la part de l’État.
(Image Ă la une : Getty Images)